L'
offre et la demande désignent respectivement la quantité de produits ou de services que les acteurs sur un
Marché sont prêts à vendre et/ou à acheter à un
Prix donné.
En Microéconomie, la théorie de l'équilibre partiel entre l'offre et la demande développée par Alfred Marshall tente de décrire, expliquer, et prédire le Prix et la quantité des biens vendus sur les Marché concurrentiels. Le modèle marshalien formalise les théories développées précédemment et est utilisé comme point de départ pour toute une série de modèles et théories économiques et sociales. La théorie de l'offre et de la demande est importante pour certains courants afin de comprendre les mécanismes à l'oeuvre dans la décision d'allocation des ressources en économie de marché.
L'offre et sa variation
L'offre est la quantité d’un certain produit offert par les
vendeurs pour un
Prix donné. L'offre généralement augmente lorsque le prix monte: plus le prix est élevé, plus les vendeurs sont disposés à vendre.
La demande et sa variation
La demande est la quantité d’un certain
produit demandée par les
consommateurs ou
acheteurs pour un
Prix donné. La demande tend en général à baisser quand le prix augmente: plus les prix sont élevés, moins les acheteurs sont disposés à acheter.
- La demande est dite élastique par rapport au prix si une variation du prix entraîne une variation relative identique (ou supérieure) de la quantité demandée (toutes choses égales par ailleurs) :
Ed = | rm{% de variation de la quantite(acute)e demande(acute)e } –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– rm{% de variation du prix } |
.
- la demande est dite inélastique si une variation du prix d’1% entraîne une variation relative moindre de la quantité demandée.
Domaine de validité
La loi de l'offre et de la demande n'a de sens que lorsqu'on parle :
- d'Homo oeconomicus, c’est-à-dire uniquement en considérant les acteurs comme rationnels et hédonistes, uniquement préoccupés par le prix des biens qu'ils convoitent ;
- de concurrence parfaite entre les agents économiques (atomicité de l'offre et de la demande, produits identiques, information rapide et complète de chacun, etc.).
Dans les autres cas, cette "loi" ne donne qu'une approximation du fonctionnement des marchés.
Exceptions à la loi de l'offre et de la demande
- On a observé que pour les groupes sociaux à bas revenus, une hausse des prix des biens de première nécessité pouvait entraîner une hausse de la consommation de ces biens. Dans cette situation, l'enchérissement des biens de première nécessité, entraîne un effet d'appauvrissement équivalent à une perte de revenu qui impose de renoncer à d'autres consommations plus chères et à se rabattre sur ces biens, malgré la hausse de leur prix. Ce phénomène est nommé effet Giffen.
- On a observé, même si c'est très marginal, pour certains biens et services de luxe extrêmement chers (notamment sur le marché des oeuvres d'art et sur celui du recrutement de chefs d'entreprises) des comportements inverses, où lorsque les prix augmentent, les vendeurs sont moins disposés à vendre et les acheteurs plus désireux d'acheter. Ce phénomène est nommé Effet Veblen ou effet de snobisme, ou effet d'ostentation.
- On a observé que pour certains ménages, une baisse du revenu n'est accompagnée d'une baisse de la consommation qu'au bout d'un cetain délai, au cours duquel les ménages préfèrent puiser dans leur épargne pour compenser la perte de revenu. Ce phénomène est nommé effet de cliquet.
- Effet d'anticipation. consommation pendant la période d'inflation.
- Effet d'Akerloff ou de marque.
La théorie de l'offre et de la demande
En général, la théorie veut que lorsqu'un
bien est vendu sur le marché à un prix pour lequel les consommateurs demandent plus de biens que les entreprises peuvent en offrir, alors le prix du bien tend à augmenter. Inversement, le prix va tendre à diminuer quand la quantité offerte excède la quantité demandée. Le mécanisme d'ajustement du prix et de la quantité conduit donc le marché à atteindre un point d'équilibre.
Ce point de stabilité théorique est défini comme celui où les producteurs sont prêts à vendre la même quantité de biens que les consommateurs veulent acheter.
La théorie de l'"offre et de la demande" est importante dans le fonctionnement des économies de marché car elle explique le mécanisme par lequel les décisions d'allocation des ressources se font.
Les recherches en matière notamment d'économie comportementale ont toutefois montré des phénomènes perturbants dans la réaction aux prix de l'offre et de la demande.
La confrontation de l'offre et de la demande
L’offre est la quantité d’un bien économique que les producteurs souhaitent vendre à un prix donné. Ses principaux déterminants sont le prix du marché et les coûts de production. En fait, les fonctions d’offre sont obtenues à partir des coûts de production de l’entreprise à long terme. Leurs courbes représentatives sont généralement des courbes croissantes et concaves du fait de la loi des rendements décroissants. Il peut en être différemment.
La demande est la quantité voulue d’un bien, à un prix donné, par les consommateurs ayant les moyens de l’acheter. La courbe représentative de la fonction décrit donc cette quantité (en abscisses) en fonction du prix (en ordonnées). Ses principaux déterminants seront donc le prix du bien, le revenu, les goûts, mais aussi l’offre et la demande des biens de substitutions (ainsi l’évolution des prix du pétrole a un effet sur la demande de gaz par exemple). La courbe représentative de la fonction de demande est généralement décroissante et peut être concave ou convexe, selon les cas.
En construisant les deux courbes, ou dans un cas plus simple les deux droites, on obtient la situation du marché. La rencontre de l’offre et de la demande permet de définir le point d’équilibre. Ce point définit le prix pour lequel l’offre égalise la demande, c’est-à-dire le point où se réalise l’échange. On appelle les coordonnées correspondantes prix d’équilibre et quantité d’équilibre. Tant que ce point n’est pas atteint, l’excédent d’offre provoque la baisse du prix ou bien la trop forte demande provoque sa montée. C’est donc par tâtonnement qu’est censé être atteint ce prix dans la réalité. Mathématiquement cela revient à étudier la convergence d'une suite définie par récurrence.
Dans la théorie microéconomique, l’offre et la demande sont fonctions du prix (noté en ordonnées par convention) mais n’interagissent pas l’une sur l’autre.
Évolution de la demande
Lorsque davantage de personnes désirent un bien, la quantité qui en est demandée pour un prix donné tend à augmenter. Cette hausse de la demande peut dériver d’une évolution des goûts, quand les consommateurs accroissent le désir qu’ils ont d’un bien donné. L’évolution de la demande peut-être représentée graphiquement par une translation de la courbe de demande vers la droite. La courbe initiale D0 est alors remplacée par la courbe D1. La conséquence de ce changement est la hausse du prix d’équilibre qui passe de P0 à P1, tandis que s’accroît également la quantité d’équilibre qui passe de Q0 à Q1.
Inversement, lorsque la demande diminue, les phénomènes inverses se produisent. La quantité échangée décroît ainsi que le prix.
Évolution de l'offre
Lorsque les coûts de production de l’offreur sont modifiés, la courbe de l’offre se déplace en conséquence. Si, par exemple, quelqu’un découvre une nouvelle manière de faire pousser le blé, les producteurs tenteront d’accroître les volumes vendus, si bien que la courbe S0 se déplacera vers la droite et deviendra S1. Cet accroissement de l’offre provoque une baisse du prix d’équilibre qui passe de P0 à P1. Quant à la quantité d’équilibre, elle augmente de Q0 à Q1 car la quantité demandée est accrue par la baisse du prix. Cette évolution n’a d’effet que sur l’offre, la courbe de la demande reste elle identique.
Histoire de l'offre et de la demande
Les tentatives de déterminer comment l'offre et la demande interagissent ont commencé avec la
Richesse des Nations d'
Adam Smith publié en 1776. Dans ce livre, il fait l'hypothèse que le prix de l'offre est fixe, mais que la demande va augmenter ou diminuer selon que le prix diminue ou augmente.
David Ricardo en 1817 publie
Des principes de l'économie politique et de l'impôt dans lequel l'idée d'un modèle économique est pour la première fois proposée. Il explique de façon plus rigoureuse les hypothèses utilisées pour démontrer la loi de l'offre et de la demande.
Durant le XIXe siècle l'école de pensée marginaliste voit le jour avec les travaux de Stanley Jevons, Carl Menger, et Léon Walras. L'idée principale est que le prix est déterminé par le prix le plus élevé, le prix à la marge. C'est une importante amélioration par rapport aux idées d'Adam Smith à propos de la détermination des prix d'offre.
Finalement, la plupart des bases de la théorie moderne de l'offre et de la demande ont été finalisées par Alfred Marshall et Léon Walras qui ont combiné les idées de détermination de l'offre et les idées à propos de la détermination de la demande afin de chercher un point d'équilibre.
Depuis la fin du XIXe siècle, la théorie de l'offre et de la demande a peu évolué. La plupart des travaux ont conduit à examiner les cas particuliers du modèle (oligopole, coût de transaction, non-rationalité).
Invalidation
Par ailleurs :
- Gérard Debreu (nécessité du crieur de prix) ;
- Sonnenschein (l'équilibre n'est pas forcément atteint et s'il l'est, il est instable) ;
- Richard G. Lipsey et Lancaster (la concurrence est un tout absolu) ;
- Nash (l'équilibre n'est pas optimal) ;
ont montré que cette loi de fixation d'un prix "parfait" n'est théoriquement vérifiée que sous des conditions très restrictives.
Utilisation de la loi de l'offre et de la demande par les politiques et économistes libéraux
Les économistes libéraux ont toujours dit que les pratiques de contrôle des prix étaient à rejeter, ne serait-ce que parce qu'elles sont toujours contre-productives.
Ces pratiques de contrôle des prix ont toujours existé dans presque tous les pays du monde, notamment en France. Elles consistent en la fixation de prix arbitraires (exemple : les prix des consultations médicales), en l’instauration de prix minimums pour protéger les vendeurs (exemple : le Salaire minimum), en l’instauration de prix maximums pour protéger les acheteurs (exemple : le taux d’usure), ou encore en l’encadrement de l’évolution des prix (exemple : la limitation de la hausse des loyers).
L’argument des libéraux, basé sur l’observation de la loi de l’offre et de la demande, est le suivant :
- Lorsque les pouvoirs publics veulent protéger les vendeurs, ils instituent un prix minimum (par exemple un salaire minimum) supérieur au prix d’équilibre. Il s’ensuit (voir sur le graphique) que la demande est inférieure à l’offre, et même inférieure à la demande qui correspondrait au prix d’équilibre, si bien que l’offre n’est pas satisfaite ( exemple : dans le monde du travail, il y a alors progression du chômage). Cette politique, mise en oeuvre pour protéger les vendeurs, a donc pour effet d’empêcher les vendeurs de vendre. Cette politique nuit à ceux qu’elle devait protéger. C'est par exemple l'argument développé par le Prix Nobel d'économie Gary Becker, qui le résume en : « augmenter le salaire minimum, c'est augmenter le chômage ».
- De même, lorsque les pouvoirs publics veulent protéger les acheteurs, ils instituent un prix maximum inférieur au prix d’équilibre. Il s’ensuit (voir sur le graphique) que l’offre est inférieure à la demande, et même inférieure à l’offre qui correspondrait au prix d’équilibre, si bien que la demande n’est pas satisfaite et que les producteurs ont intérêt à ne plus produire. Cette politique, mise en oeuvre pour protéger les acheteurs, a donc pour effet d’empêcher les acheteurs d’acheter. Cette politique nuit également à ceux qu’elle devait protéger. Le Ludwig von Mises Institute l'illustre par les pénuries alimentaires ou famines nées du contrôle des prix.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Liens internes
Liens externes